Centre de ressources

Ce centre de ressources est un espace vivant, en construction permanente.

Plutôt qu’une bibliothèque exhaustive, il se veut un point d’appui pour celles et ceux qui souhaitent transformer en profondeur leurs pratiques philanthropiques.

Certaines sections sont encore en cours d’enrichissement, mais nous avons choisi de partager dès maintenant l’ensemble de son chemin de fer, pour en offrir une vision d’ensemble.

Une philanthropie systémique :
de quoi parle-t-on ?

Cet article introduit de façon claire ce que sont un système, la pensée systémique et les implications concrètes d’une approche systémique en philanthropie. Il permet de comprendre pourquoi changer un système, ce n’est pas seulement résoudre un problème isolé, mais transformer les logiques qui le structurent. Une lecture utile pour aborder l’ensemble des ressources du centre avec les bonnes clés.

Problème systémique
Un enjeu ancré dans des causes multiples et interconnectées, que l’on ne peut résoudre durablement sans transformer les relations, les comportements et les structures qui l’entretiennent.
Approche systémique
Une manière d’aborder la complexité en considérant les interactions entre les acteurs, les causes et les dynamiques d’un système, plutôt que les éléments isolés. Elle vise à agir en profondeur sur les leviers de transformation durable.
Philanthropie systémique
Une pratique de la philanthropie qui s’attache à comprendre et transformer les systèmes à la racine : elle soutient la coopération entre acteurs, agit sur les causes structurelles et favorise les apprentissages collectifs dans la durée.

Centre de ressources

Ce centre est en lui-même une ressource : il éclaire, étape par étape, les leviers de philanthropie systémique identifiés par l’Initiative collective Racines. Le troisième niveau s’appuie sur des ressources externes, et nous vous invitons à explorer autant ces contenus que la structure du centre de ressources, qui en offre une clé de lecture.

1
Construire une relation de confiance mutuelle

La confiance est une condition essentielle pour agir ensemble dans la durée, oser expérimenter et faire place à la complexité. Mais elle ne se décrète pas. Elle se construit pas à pas, dans la clarté des rôles, la reconnaissance des savoirs, le respect mutuel et la qualité des liens humains.

2
Redéfinir les règles de coopération

Dans un contexte incertain, les logiques de court terme et les financements fragmentés ne tiennent plus. Cela implique de repenser en profondeur les modalités de recherche de projets, de financement, de suivi et d'évaluation. Il s'agit moins de piloter que d'accompagner, moins de contrôler que de soutenir. Redéfinir les règles, c'est créer un cadre plus fluide, plus juste, plus ajusté, qui permette aux initiatives de se déployer dans la durée et de faire émerger des transformations systémiques.

3
Agir en système

Changer durablement les choses demande de ne plus penser en silos, mais en systèmes. Cela suppose d'observer les interdépendances, d'identifier les points d'appui pour agir, et de reconnaître que toute intervention, même bien intentionnée, produit des effets attendus… et d'autres, plus inattendus. Agir en système, c'est aussi assumer sa part de responsabilité, trouver sa juste place, renforcer les coopérations et soutenir les dynamiques collectives qui font levier dans la durée.

4
Transformer son organisation philanthropique

Pour contribuer à un changement systémique, les organisations philanthropiques sont invitées à faire elles aussi un chemin de transformation. Cela implique de s'observer avec lucidité, de revoir certaines postures, et d'ajuster leurs modes de fonctionnement internes. Ce travail n'est pas accessoire : il est le socle qui permet d'incarner, en actes, les valeurs portées à l'extérieur. En se rendant plus apprenantes, plus cohérentes et plus inclusives, les fondations renforcent leur capacité à coopérer, à expérimenter et à faire alliance durablement.

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1.1
Trouver une juste place et clarifier les rôles

Dans une logique de faire ensemble, chaque partie prenante a un rôle à jouer. Cela suppose de sortir de la relation hiérarchique entre celui qui donne et celui qui reçoit.

1.2
Investir dans une relation de confiance durable

La confiance se construit dans la durée et à travers des interactions concrètes. Aller sur le terrain, croiser les regards, créer des espaces de dialogue informels : autant de façons d'ancrer la relation dans la réalité. Cela suppose de penser le soutien dans le temps long, en phase avec les temporalités du changement social.

1.3
Associer les personnes premières concernées

Agir pour le changement implique d'agir avec celles et ceux qui vivent les situations que l'on cherche à transformer. Les personnes concernées doivent être parties prenantes des réflexions, des décisions et des projets. Travailler à partir de ce qui est vécu permet de faire émerger des solutions plus adaptées, plus ancrées et plus transformatrices.

1.4
Soutenir la santé organisationnelle et le bien-être des porteurs de projet

Derrière chaque projet, il y a des équipes, des personnes, tensions, des vulnérabilités. Soutenir la capacité d'agir des organisations, c'est aussi leur permettre de prendre soin de leurs ressources humaines : consolider les compétences, renforcer la structure, préserver la santé physique et mentale. Une condition souvent invisible mais indispensable à la transformation.

2.1
Réinventer les modalités de recherche et de sélection de projets

Comment détecter les initiatives réellement transformatrices ? Les appels à projets classiques montrent leurs limites : ils créent une concurrence entre associations, épuisent les équipes et formatent les financements, au risque d'étouffer l'initiative. Repenser ces modalités, c'est ouvrir l'accès au soutien à une plus grande diversité d'acteurs, en s'appuyant sur des démarches de veille, d'écoute et de repérage proactif, et en adaptant ses critères à des approches systémiques, contextualisées et émergentes.

2.2
Transformer les pratiques de financement

Les projets de transformation ont besoin de temps, de sécurité et de souplesse. Passer à des financements pluriannuels et structurels, capables de soutenir à la fois la stabilité des organisations et leur capacité d'expérimentation, est un levier clé. Cela signifie aussi articuler le court terme et le long terme, répondre aux urgences sans perdre de vue les dynamiques profondes à faire advenir.

2.3
Accompagnement extra-financier

L'accompagnement est un soutien précieux à condition qu'il réponde aux réalités des projets, des structures et des personnes qui les portent. Il peut contribuer à renforcer la résilience, à créer des espaces de réflexion et à nourrir les compétences. Encore faut-il qu'il soit pertinent, co-construit, et centré sur les besoins exprimés plutôt qu'imposés.

2.4
Alléger le reporting et valoriser les apprentissages

Le suivi ne devrait pas être vécu comme un contrôle, mais comme un levier de compréhension mutuelle et d'amélioration continue. En repensant les formes de reporting, on peut alléger les contraintes administratives, mieux valoriser les apprentissages et ouvrir des espaces de dialogue. Cette approche permet aussi de mieux identifier les effets de bord des projets et d'en faire une source d'analyse et de progrès partagé.

2.5
Repenser la mesure d'impact

Dans une approche systémique, ce qui compte ne se mesure pas toujours facilement. Repenser l'impact, c'est déplacer le regard : mettre en valeur les dynamiques collectives, les bifurcations, les apprentissages, les changements de culture. C'est aussi construire des démarches d'évaluation participatives et souples, adaptées à la complexité du réel.

3.1
Trouver une juste place dans le système

Agir efficacement demande de comprendre les systèmes dans lesquels on s'inscrit : leurs acteurs, leurs logiques, leurs tensions. Cela permet de mieux situer son action, d'identifier les leviers de transformation et d'adopter une posture adaptée : ni surplombante, ni effacée, mais utile et lucide dans un écosystème complexe.

3.2
Gérer les effets de bord

Dans un système, tout impact se propage. Certaines conséquences sont visibles, d'autres plus discrètes mais tout aussi structurantes. Savoir reconnaître les effets de bord, les mettre en discussion et les intégrer dans l'analyse permet de renforcer la pertinence des actions et d'éviter les angles morts.

3.3
Soutenir l'émergence et la structuration de coalitions

Aucune organisation n'a, seule, la capacité d'agir sur la complexité. Soutenir les coalitions, les rapprochements et les dynamiques collectives pluridisciplinaires, c'est renforcer la puissance d'agir à plusieurs, créer de l'intelligence collective et faire émerger de nouvelles alliances durables au service du bien commun.

3.4
Financer les leviers systémiques de transformation

Certaines actions, souvent peu visibles, ont pourtant un fort potentiel de transformation : recherche, ingénierie, expérimentation, plaidoyer ou encore travail sur les imaginaires. Mieux les reconnaître et les financer, c'est renforcer les conditions de changement en profondeur, accepter l'incertitude et soutenir des formes d'innovation qui bousculent les cadres existants.

3.5
Accompagner les transitions et les fins de cycle

Une dynamique vivante passe aussi par la capacité à fermer des cycles, à transmettre, à se retirer ou à passer la main. Soutenir ces moments de transition, souvent peu valorisés, est essentiel pour éviter les ruptures brutales, consolider les acquis et favoriser de nouvelles émergences dans les écosystèmes.

4.1
Devenir une organisation apprenante

Être une organisation apprenante, c'est accepter de se questionner en continu : sur ses repères, ses méthodes, ses angles morts. Cela suppose de cultiver une culture de la réflexivité, de diffuser une compréhension partagée des enjeux systémiques, de créer des espaces d'analyse des pratiques et de tirer collectivement les enseignements des effets produits, attendus comme inattendus.

4.2
Renforcer l'alignement entre la gouvernance et les équipes opérationnelles

Les changements profonds se construisent aussi en interne, dans la qualité du dialogue entre gouvernance et équipe. Travailler à un meilleur alignement stratégique, diversifier les profils, faire circuler la parole et les responsabilités, permet d'enrichir les points de vue, de fluidifier les prises de décision et de donner du sens aux engagements collectifs.

1.1.1
Intégrer pleinement l'expertise des acteurs de terrain
1.1.2
Adopter une posture d'humilité et de partenariat
1.1.3
Comprendre les relations de pouvoir
1.2.1
Favoriser les interactions concrètes et les immersions terrain
1.2.2
S'engager dans la relation sur le temps long
1.3.1
Faire de la place et donner la parole aux personnes premières concernées
1.3.2
Travailler à partir de ce qui est vécu pour faire émerger ensemble des leviers de transformation
1.4.1
Soutenir le renforcement des capacités des partenaires
1.4.2
Prendre en compte la santé physique et mentale des dirigeant·es et des équipes
2.1.1
Revisiter les appels à projets et explorer de nouvelles modalités de repérage
2.1.2
Adapter ses clés de lecture et critères de sélection
2.2.1
Allouer des financements souples et pluriannuels
2.2.2
Allouer une part de ses financements à des soutiens structurels
2.2.3
Approche systémique et situations de crise : être capable de répondre à l'urgence tout en soutenant des dynamiques long terme
2.2.4
Soutenir l'expérimentation et les bifurcations
2.3.1
Adapter l'accompagnement aux besoins du projet, de la structure et des personnes
2.3.2
Soutenir la résilience et le renforcement des capacités des organisations
2.4.1
Alléger les contraintes administratives et repenser les modalités de suivi
2.4.2
Partager les apprentissages, les ressources et créer des espaces de dialogue
2.4.3
Identifier et mettre en discussion les effets de bord
2.5.1
Favoriser l'évaluation participative et collaborative
2.5.2
Observer, évaluer, valoriser les dynamiques de transformation / le mouvement, au-delà des résultats immédiats
2.5.3
S'accorder sur des indicateurs valorisant aussi bien le qualitatif que le quantitatif
3.1.1
Connaître les systèmes avec et dans lesquels on intervient
3.1.2
Identifier les acteurs-clés et les points de levier
3.1.3
Préciser sa juste place dans le système
3.2.1
Comprendre l'implication de ce que l'on fait sur l'ensemble du système
3.2.2
Identifier les conséquences inattendues et leurs répercussions
3.3.1
Encourager / financer les coalitions
3.3.2
Travailler collectivement en pluridisciplinarité
3.3.3
Soutenir la mutualisation, les rapprochements
3.4.1
Soutenir la R&D, la prospective et l'ingénierie de projet
3.4.2
Valoriser l'expérimentation, accepter le risque et l'incertitude
3.4.3
Soutenir le plaidoyer des partenaires
3.4.4
Contribuer à la transformation des récits et représentations
3.5.1
Accompagner les transitions, la transmission et la reprise de l'action au sein du système
4.1.1
Cultiver la réflexivité : interroger ses angles morts, ses logiques de pouvoir, ses cadres implicites
4.1.2
Acculturer les équipes et les gouvernances à la pensée systémique et à ses implications concrètes
4.1.3
Identifier et gérer ses effets de bord
4.1.4
Soutenir le partage et l'analyse des pratiques en interne et en externe
4.2.1
Diversifier les profils au sein des instances décisionnelles
4.2.2
Créer des espaces de dialogue entre gouvernance et équipes opérationnelles
4.2.3
Engager les gouvernances et les équipes vers un changement de regard
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